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Dossiers - Antibiorésistance

Plan d'action: "One Health" contre la résistance aux antibiotiques

11.08.2023

Depuis l'introduction de la Stratégie contre la résistance aux antibiotiques (StAR), la gestion des antibiotiques s'est améliorée et leur consommation a pu diminuer en Suisse. Dans le monde entier, cependant, la charge de morbidité due aux agents pathogènes résistants continue d'augmenter. Pour relever ce défi mondial, de nouvelles lignes stratégiques durables s’imposent.

Mi-juin 2023, un atelier organisé par les offices fédéraux de la santé publique (OFSP), de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OFAG), de l'agriculture (OFAG) et de l'environnement (OFEV) a réuni des représentants du monde médical, scientifique, économique et politique pour étudier diverses approches possibles. L'atelier avait pour objectif de définir les stratégies et les mesures envisageables dans les différents champs d'intervention pour soutenir le plan d'action One Health 2024-27.

L’approche One-Health : point central

L'approche One Health s'est développée sur le constat que la santé humaine et celle des animaux et de l’environnement sont étroitement liées. Chacun sait que certaines maladies infectieuses sont transmises à l'homme par les animaux, par exemple le paludisme par les moustiques ou la borréliose par les tiques. Les résistances aux antibiotiques naissent également de cette interaction, raison pour laquelle l'homme, l'animal et l'environnement jouent tous trois un rôle dans ce processus. C'est ici qu'intervient l'approche One Health dans la StAR. Bien que chaque partie de l'homme, de l'animal et de l'environnement présente ses défis spécifiques et réclame ses propres mesures, l'échange interdisciplinaire met en évidence les liens entre la médecine humaine et vétérinaire, l'agriculture et l'environnement.

Un défi mondial

On estime qu'environ 1,3 million de personnes meurent chaque année dans le monde à cause d'agents pathogènes multirésistants. La résistance résulte du recours excessif aux antibiotiques : à chaque utilisation, des bactéries résistantes peuvent survivre et même profiter de l'élimination des autres bactéries, ce qui leur permet de se propager. Plus l’emploi d'antibiotiques est fréquent, plus forte est la probabilité qu'un organisme développe des bactéries résistant à la substance active mise en œuvre. De plus, l'augmentation des voyages internationaux et des échanges commerciaux dans le monde permet aujourd’hui aux germes résistants de se propager plus rapidement et plus facilement.

Place ici à la stratégie StAR. Les antibiotiques étant employés en médecine humaine aussi bien qu'en médecine vétérinaire, le problème de la résistance doit être abordé de manière transversale. La StAR fixe des objectifs généraux et décrit des mesures pour la médecine humaine, la médecine vétérinaire, l'agriculture et l'environnement. Le plan d'action 2024-27 se propose maintenant de fixer les priorités pour les prochaines années et de rassembler les différentes forces nécessaires.

Perspectives d’avenir

Lors de l'atelier mentionné plus haut, scienceindustries a décrit les efforts déjà déployés par l'industrie des médicaments humains et vétérinaires dans ce domaine, puis a esquissé les défis à relever pour promouvoir le développement de nouveaux types d’antibiotiques et la production d'antibiotiques existants. Elle a notamment rappelé que le système d'information sur les antibiotiques en médecine vétérinaire (SI ABV) s’est déjà traduit par de notables progrès en matière de réduction des antibiotiques dans le domaine vétérinaire. Le nombre de traitements antibiotiques a en effet considérablement diminué, tant pour les animaux de rente que pour les animaux de compagnie. Il n’en est pas moins urgent de créer des incitations financières pour continuer de garantir la sécurité de l'approvisionnement en antibiotiques sûrs et encourager la recherche et le développement de nouveaux antibiotiques. De même, il serait souhaitable de définir des modèles de rémunération globaux pour les nouveaux antibiotiques de réserve, afin de pouvoir en tirer un revenu suffisant grâce à leur commercialisation. Cette problématique est également reconnue par l'OFSP[1].

Les contributions des groupes de discussion de l'atelier seront évaluées dans une prochaine étape par les offices fédéraux impliqués, puis intégrées dans la version finale du plan d'action. Le Conseil fédéral adoptera probablement ce plan au printemps 2024. scienceindustries s'est toujours prononcée et engagée en faveur de solutions constructives dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques. Nous sommes persuadés que le plan d'action annoncé restera équilibré et proposera des mesures unanimement acceptées, tant il est vrai que les étapes suivantes ne pourront être franchies qu'en concertation et avec la participation de tous les acteurs.


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