
Dossiers - Relations avec l'UE
Pleine association à Horizon Europe – essentielle pour la Suisse
27.06.2025
Le 19 juin 2025, des représentants des milieux politiques, scientifiques et économiques se sont réunis à l'occasion d'une manifestation organisée par le groupe parlementaire Éducation, recherche et innovation (BFI-AG) en collaboration avec le réseau FUTURE. Les débats ont porté principalement sur l'importance des programmes européens pour la recherche et l'innovation ainsi que sur la décision politique imminente concernant l'accord d'association de la Suisse.
La conseillère aux États Isabelle Chassot, présidente du GP FRI, a ouvert le bal en soulignant le contexte politique : la Suisse se trouve à un tournant. Avec la prochaine consultation sur le paquet d'accords avec l'UE, ce n'est pas la participation à "Horizon Europe" qui est en jeu, mais aussi l'orientation stratégique de la recherche, de l'innovation et de la place économique suisse.
Une étude montre que l'accès à Horizon est un impératif national
La présentation de la nouvelle étude de Barbara Haering et Sandra Wirth, réalisée sur mandat de scienceindustries et financée par Novartis, a constitué le cœur du contenu de la conférence.
Les résultats montrent clairement que l'accès restreint de la Suisse aux programmes de l'UE n'a pas seulement touché les universités, mais aussi l'industrie à forte intensité de recherche. Les mesures transitoires ont un effet modérateur à court terme - mais remplacent pas la valeur ajoutée systémique d'une association complète.
Science : perdre des talents, perdre de l'influence
Lors d'une brève table ronde consacrée à la science, Michael Hengartner, président du Conseil des EPF, a souligné les opportunités manquées pour les jeunes chercheurs. L'exclusion des subventions individuelles telles que l'ERC ou le MSCA freine les carrières et affaiblit la visibilité de la Suisse dans le système scientifique international. Le professeur Sebastian Wörwag, de la Haute école spécialisée bernoise, a également évoqué une menace d'érosion de la qualité si l'exclusion devait se prolonger.
L'ambassadeur Michael Gerber (SEFRI) a souligné que les programmes nationaux ne peuvent pas remplacer l'influence politique et structurelle de la Suisse au sein de l'UE.
Économie : La force d'innovation a besoin d'un réseau international
Dans le panel économie, Annette Luther, présidente de scienceindustries, a montré à quel point les secteurs de la chimie, de la pharmacie et des sciences de la vie dépendent des coopérations internationales en matière de recherche. Elle a rappelé que les membres de scienceindustries réalisent plus d'un tiers des investissements privés en R&D en Suisse, dont une grande partie dans des domaines qui sont stratégiquement co-définis par des programmes de l'UE.
Gregory Ribordy (ID Quantique) et Erich Rütsche (IBM) ont fait part de la pratique : l'accès restreint freine l'innovation, rend plus difficile l'acquisition de talents et met en péril le maintien d'activités de recherche en Suisse à moyen terme. Tous deux ont rappelé que seules des relations stables et réglementées avec l'UE permettent de prendre des décisions d'implantation à long terme en faveur de la Suisse.
Conclusion : le temps presse
L’événement de session parlementaire a clairement montré qu’une association complète aux programmes de recherche et de formation de l’UE est tout aussi essentielle pour la science qu epour l’économie.
La ratification du paquet d'accords n'est pas seulement une nécessité technique, mais aussi une condition stratégique pour la viabilité future du modèle d'innovation suisse.

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