GICI 2022: L'étude sur la compétitivité du secteur Chimie et Pharma

L'industrie chimique et pharmaceutique suisse brille par sa compétitivité internationale de premier ordre. De bonnes conditions générales et des performances excellentes en matière de création de valeur et de productivité ont rendu possible d'occuper de nouveau la deuxième place au «Global Industry Competitiveness Index» 2022. Les relations précaires de la Suisse avec l'UE risquent toutefois de causer des dommages considérables à ces industries.

L'industrie chimique et pharmaceutique suisse est hautement compétitive: elle occupe la deuxième place du «Global Industry Competitiveness Index (GICI)» 2022. Cependant, la Suisse a perdu du terrain dans les catégories «Position de marché» et «Innovation» par rapport aux éditions précédentes du GICI. La digitalisation reste une faiblesse importante et l’incertitude quant aux futures relations avec l'UE constitue un risque non négligeable. Si l’accès au programme de recherche Horizon Europe reste limité, cela mettrait à rude épreuve la force d’innovation et la compétitivité des entreprises chimiques et pharmaceutiques en Suisse.

GICI Top 10: La Suisse en 2ème place

BAK Economics a calculé le GICI pour le compte de scienceindustries pour la troisième fois en 2022. Le GICI mesure la compétitivité des industries chimiques et pharmaceutiques dans quatre piliers: «Performance», «Position de marché et productivité», «Innovation et leadership technologique» et «Qualité de la place économique». Dans l’édition 2022 du GICI, la Suisse arrive en deuxième position derrière les États-Unis.

Comme aucun autre pays, la Suisse présente un profil de forces très équilibré. L'Irlande perd la première place qu'elle occupait l'année dernière et se retrouve en troisième position. Quatre autres sites européens forment le peloton de tête: la Suède, le Danemark, les Pays-Bas et la Belgique. Le trio asiatique composé de la Chine, de Singapour et du Japon complète le top 10.

Forces et faiblesses de la Suisse

La Suisse obtient des résultats particulièrement bons dans les piliers «Performance» et «Qualité de la place économique». Au niveau de la performance, la Suisse se classe au premier rang mondial grâce à la forte croissance de création de valeur et de productivité. Dans la catégorie «Qualité de la place économique» (fiscalité, réglementation, etc.), la Suisse atteint une excellente deuxième place.

Par rapport à 2021, la Suisse glisse de la troisième à la quatrième place dans les piliers «Position de marché et productivité» et «Innovation et leadership technologique». Une faiblesse évidente en Suisse est la numérisation. Le pays risque de prendre du retard à la fois dans la mise en oeuvre des technologies numériques dans le système de santé et dans la pénétration numérique de la recherche et du développement chimique et pharmaceutique.

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Focus 2022: Relations suisses avec l'UE

Le focus du rapport GICI 2022 porte sur les relations entre la Suisse et l'UE. La rupture des négociations sur l'accord cadre institutionnel menace à moyen et long terme les avantages économiques des accords bilatéraux. La compétitivité élevée de l'industrie chimique et pharmaceutique en Suisse se trouve également mise sous pression.

• Absence d’association complète à Horizon Europe: Les chercheurs et les entreprises suisses n’ont actuellement qu’un accès limité à Horizon Europe, le plus grand programme de financement de la recherche et de l’innovation au monde. Plus cette situation perdurera, plus il est probable que la force d’innovation de la Suisse en pâtira. Les atouts actuels de la Suisse sont menacés car un déclin des activités de recherche réduit le potentiel d’innovations de produits et la croissance économique future.
   
• Suppression potentielle de la libre circulation des personnes: L’industrie chimique et pharmaceutique dépend davantage de l’accès aux travailleurs étrangers que presque toute autre industrie. Sans la libre circulation des personnes, la pénurie de travailleurs qualifiés s’aggraverait et les coûts administratifs augmenteraient. Il en résulterait une détérioration de la qualité de la localisation en Suisse. Le potentiel de croissance ne pourrait plus être pleinement réalisé.
   
• L’accès futur au marché de l’UE est incertain: L’UE est le principal partenaire commercial de l’industrie chimique et pharmaceutique en Suisse. L’accord sur l’élimination des obstacles techniques au commerce revêt donc d’une grande importance. Si la reconnaissance mutuelle de conformité n’est plus mise à jour, les coûts et les charges administratives augmenteraient. En conséquence, les sites de l’UE gagneraient en attractivité par rapport à la Suisse.

Exportation par continent en 2021

source: OFDF, BAK Economics